Esope raconte que le bûcheron ayant cassé le manche de sa cognée, demanda à la forêt de lui laisser prendre une branche pour reconstituer sa hache. La forêt, bonne fille, le laissa faire. Mal lui en prit, car le bûcheron, alors, revint et avec son outil tout neuf, coupa tous les arbres.
Effectivement, la fable d’Esope s’appuie sur
la réalité. Mais celle-ci est plus complète : le bûcheron, après avoir accompli son sinistre ouvrage, retourna dans son village, festoyer et s’amuser avec ses proches ; ce ne furent que danses, ripailles et beuveries. Cependant, chaque matin, quand, après une courte nuit, il s’éveillait, il se sentait de plus en plus raide. « La fatigue ! » pensa-t’il.
A la fin de la semaine, la gêne était telle qu’il décida de se reposer. Pourtant, le phénomène ne fit qu’empirer, ses articulations se bloquaient d’avantage, et il finit par ne plus pouvoir se lever : il était devenu arbre, la forêt s’était vengée.
Esope, ça, il ne le dit pas…