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Bleu comme neige
06/05/2006 09:13
La semaine dernière, quelques jours de ski sur les pentes du Cotopaxi, avec Antonio, un des fils de Luis Macas, Président de la CONAIE. Nous nous étions retrouvés à Chugchilán, seuls ; la femme d'Antonio ayant accouché il y a quelques mois, n'était pas venue. D'humeur très enjouée habituellement, mon compagnon semblait assez maussade. A la fin du séjour, dans la voiture qui nous ramenait à Quito, il m'avoua qu'il vivait un véritable cauchemar.
J'ai d'abord cru qu'il craignait pour son père ou pour sa propre sécurité, ou que la tâche de régénération du mouvement entreprise par son père et lui depuis plus d'un an l'avait étouffé.
Non, il s'agissait d'un drame bien plus intime, mais tout aussi difficile à vivre.
En effet, son dernier-né était atteint du syndrome de Bloom. Les médecins, pour déterminer le porteur, avaient demandé des analyses. Aucun des deux, ni sa femme, ni lui, n'était atteint. Mais, catastrophe, les tests avaient montré que l'enfant n'était pas d'Antonio.
Evidemment, afin de parer à un risque éventuel, le sang des deux enfants précédents du couple fut également analysé. L'exposition à la bromodéoxyuridine ne provoqua pas d'augmentation du taux d'échange entre les chromatides sœurs. Le test était donc négatif, ce qui, somme toute, était positif. Ce qui l'était moins, bien sûr, c'est qu'Antonio là non plus, n'était pas le père.
Arrivés à Quito, j'étais un peu gêné du tragique de ces confidences. Je suis allé saluer Miranda, malgré tout, et, au moment où je lui faisais la bise, à ma grande surprise, j'ai cru la voir me faire un clin d'œil.
Commentaire de adele (07/05/2006 09:37) :
..On peut rire de tout, mais à condition que tout le monde rit..
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Commentaire de larry (21/05/2006 09:38) :
Pas d'accord, je préfère Desproges :
« On peut rire de tout, oui, mais pas avec n’importe qui. »
Ceci dit, en écrivant cet article, j'ai pensé, à tort apparemment,
qu'on verrait le côté absurde, le chagrin n'étant pas à sa place,
le couple étant plus préoccupé de la paternité que de la maladie de leur
enfant. Je n'ai pas été assez explicite, il semblerait.
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Commentaire de Jo (05/06/2006 00:17) :
Bonjour,
Une faille de taille et d'amateur :
"pour déterminer le porteur,
avaient demandé des analyses"
est un non sens :
la transmission de la maladie de Bloom se fait selon le mode récessif
autosomique, il faut que les deux parents portent l'anomalie génétique
pour que l'enfant ait la maladie.
Donc les deux parents sont porteurs. Pourquoi les teste-t-on dans votre
récit ?
De meilleur goût et plus explicite sur le côté absurde recherché : il eût
fallu inventer une maladie ; comme le syndrome de Larico-gigantisme, par
exemple.
Par ailleurs, Desproges a réfléchi toute sa vie au point soulevé. (évoqué
dans des interviews espacées de plusieurs années).
Sa dernière réflexion était "On peut rire de tout, mais pas avec tout le
monde."
(et non pas "n'importe qui", veillez à être précis lorsque vous citez
avec guillemets)
(Notez également qu'Adèle n'est pas "n'importe qui").
Sinon, dans la vraie vie, les médecins sont prêts à mentir pour éviter ce
type de situation, ceci est une scène vécue :
Le généticien dit aux parents : "on va vérifier quel est le type de
mutations sur chacun d'entre vous, sachant qu'il arrive que des
mutations spontanées se produisent et qu'on ne retrouve pas chez les
deux parents la mutation patati patata..."
Votre texte est sauvé par une belle chute. (de neige, d'où le titre
?).
Bye,
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Commentaire de Larry (08/06/2006 00:06) :
Merci pour ce commentaire. Cependant, s'il fallait rechercher les
failles, les approximations, les invraisemblances et les à-peu-près dans
mes textes, sans parler des mensonges ou des inventions, on n'en
finirait pas...
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