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Le blog de Larry Cot senior
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Le blog de Larry Cot senior

VIP-Blog de Larry
  • 58 articles publiés
  • 46 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 05/06/2005 17:59
    Modifié : 27/06/2009 13:46

    Garçon (59 ans)
    Origine : Val d'oise
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    Chat

    27/04/2006 23:36

    Chat


    « J’ai toujours aimé peindre des portraits. Au début de mon séjour à New-York, je trouvais des modèles dans Central Park. Des gens désœuvrés, jeunes ou vieux, noirs ou blancs, hommes ou femmes. Un jour d’été, je repère une vieille dame, qui semblait très âgée, assise sur un banc au soleil, les yeux fermés. Je m’approche d’elle. Elle sursaute. Je lui demande si elle veut bien poser pour moi. Après une courte discussion, elle accepte.

    Ainsi, quelques jours plus tard, nous nous retrouvons chez moi, dans la pièce qui me sert d’atelier, et encore d’autres jours après. Pendant les heures où nous fûmes ensemble, j’appris tout de sa vie, sauf la période qui semblait être la plus douloureuse, la fin de la guerre, après sa libération de Birkenau. De cette femme émanait à la fois un grand courage, une grande énergie, et aussi, bizarrement, comme un grand désespoir, une résignation, une douleur assumée, jamais dite. J’avais beaucoup de plaisir à l’écouter, et le soir venu, quand elle quittait mon appartement, je me sentais seule, triste, et pourtant soulagée.

    Enfin, le tableau fût fini, et je ne revis plus Maude.

    Ma mère, à cette époque-là, vivait en Israël, et de temps en temps, me rendait visite. Il se trouve qu’elle vint au printemps suivant, quand New-York sort avec exubérance de son hiver diabolique. Sitôt entrée dans la chambre d’amis, je l’entendis étouffer un cri. Je me précipitai et la vis, pâle, yeux ronds, souffle court, debout, fixant le portrait de Maude, que j’avais fixé au-dessus de son lit, croyant y voir une vague ressemblance avec ma mère. Entre deux sanglots, et de longs moments de silence, elle me dit que cette femme ressemblait comme deux gouttes d’eau à sa mère, qu’à la sortie des camps, elle ne l’avait pas trouvée, l’avait toujours cru morte, que ce n’était pas possible, comment aurait-elle pu atterrir à New-York, qu’il fallait aller trouver cette femme, que, non, ça n’était pas une bonne idée, si, sais-tu où elle habite… bref, une heure après, nous sonnions à la porte d’une petite maison coincée entre deux gigantesques immeubles. Maude vint nous ouvrir, un chat dans les bras, un bon gros chat gris, persan, qui souriait. Et comme son chat, elle souriait… »

    Cette histoire, Nathalie Munk, qui travaille toujours à Manhattan, me l’a racontée chez elle, la semaine dernière, et en me montrant le tableau, elle a conclu : « Comme dit le proverbe chinois, c'est dormir toute sa vie que de croire à ses rêves. »





     

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