Cette semaine de ski, avec mon ami d'enfance, Arno, m'a bien reposé. Nous en avions besoin, lui et moi. A l'aller et au retour, nous sommes passé devant "LE" lac. Evidemment, ce lac est notre enfance, notre enfance pré-pubère, avant que les démangeaisons de notre libido ne nous préoccupent plus que le reste.
A cet âge-là, hiver comme été, nous partions à vélo rejoindre "notre" lac. Nous restions assis, très silencieux, jusqu'au coucher complet du soleil, heureux, repus. Le lac changeait ses couleurs, le reflet de son écrin de montagnes disparaissant peu à peu, et nous n'avions pas besoin de nous regarder pour sentir l'émotion de l'autre.
Et, au retour, quand nous nous sommes à nouveau assis devant le paysage de notre enfance, nous avons évoqué l'autre con qui, un jour, nous avait dit que cette vallée lui semblait triste, moche, désespérée "quel malheur d'avoir passé votre enfance dans ce trou !" Un simple sourire amusé de notre part l'avait remis à sa place.