De mes petites-filles, l'aînée, Amande, travaille au Comité 21. Elle a organisé un stage de sensibilisation interne ce week-end au château de Trilbardou. Evidemment, j'y suis passé, et le soir, tard, à l'heure où tout le mode dormait, j'ai montré à Amande une petite cachette sur le côté droit de la grande cheminée. On m'avait prévenu, il vaut mieux être deux pour l'ouvrir, tirer sur une moulure, et appuyer sur un des yeux du lion : une porte étroite s'ouvre lentement sur un petit recoin.
Amande, par bonheur, fume, et ses allumettes nous permettent d'éclairer l'espace devant nous.
En vrac, et par morceaux interrompus par le grattage de chaque allumette, notre regard découvrit un pot à lait, cabossé, dont le vide était à peine masqué d'un couvercle retenu par une chaîne, un bol vert, le quatre heures - chocolat fumant avec tartines beurrées - me revint immédiatement en mémoire, des cyclistes en plomb peint, le maillot rouge et blanc de Charlie Gaul, une petite Dinky Toys, une Dauphine, je crois, un peigne en plastique brun, et encore plus...
Amande, intelligente, sensible, a détourné son regard, et m'a dit : "On va aller se coucher, Pépé !" Dans ma chambre, j'ai été long à trouver le sommeil.