La solitude, ça commence quand on est obligé de sortir dans le froid pour fumer sa cigarette, seule, sans personne à qui parler, avec juste cette chaleur qui pénètre la gorge, cette douce chaleur, cette fumée additionnée de buée, qu'on exhale avec plaisir. Enfin, pour certains, ça commence comme çà.
Avant-hier, dans les locaux rénovés du New York Times, j'ai croisé John Leland, qui m'a fait lire son article sur les jeux vidéos, et de fil en anguille (comme dit Breton), nous avons évoqué les terreurs de nos enfances : "Enfant, j'ai cru, au détour d'un malentendu, que mes parents m'avaient abandonné. Je me souviens de la panique qui m'a envahi, comme si c'était il y a deux minutes." m'a t'il dit.
Dans "Language and Solitude : Wittgenstein, Malinowski and the Habsburg Dilemma", Ernest Gellner amalgame bizarrement individualisme et solitude : "Crusoe's isolation saves him from following a multitude to commit folly."
John Leland en a beaucoup ri...