Suite à mon "Dedans - dehors" d'hier, un vieux pote m'a écrit :
"...Ton poème, bien que nase de chez nase, m'a semblé très juste. Je ne t'en avais jamais parlé, mais mon enfance, une partie au moins, illustre bien ton propos. Mes parents sont morts alors que j'étais très jeune, quelques mois, et ma grand-mère m'a recueilli. Elle n'était pas très âgée, encore, et nous vivions dans un petit pavillon de banlieue. Vivions est un bien grand mot, car je ne pouvais pas sortir. Depuis tout petit, j'étais reclus dans une chambre qui donnait sur le jardin.
Ma grand-mère, sans doute traumatisée par la mort accidentelle de sa fille, m'enfermait depuis toujours dans cette chambre, dont la fenêtre était bloquée. Je regardais les saisons se consumer une à une, à travers les rideaux, pas trop malheureux, finalement. Les oiseaux, dans la neige, les écureuils, qui grimpaient à l'assaut des arbres, un hérisson, que j'avais pris en affection.
Alors que j'avais une douzaine d'années, j'entendis un grand fracas venant du reste de la maison. Les pompiers m'apprirent que ma grand-mère était morte, quelques jours auparavant. Ils ne comprirent pas pourquoi je ne sortais jamais de cette chambre, alors que la porte n'était pas verrouillée.
Comme si je ne le savais pas !
Merci pour ton petit poème, nase de chez nase."